Nos 10 acteurs argentins préférés

Comment s’y retrouver dans le panorama cinématographique argentin ? MABA vous présentait Ricardo Darín, l’acteur séduisant et authentique, mais il n’y a pas que lui. Voici une sélection des acteurs qui, hier ou aujourd’hui, ont marqué et marquent le cinéma argentin.

Oscar Martínez, des planches au petit et grand écran:

Acteur, comédien, dramaturge, écrivain, on se demande ce qu’Oscar Martínez n’est pas. Son intense carrière – toujours en cours – a déjà été récompensée par deux prix Konex (1991 et 2001). On lui doit les pièces Ella en mi cabeza (2005) et Días Contados (2006), qu’il écrit et met en scène. Sur les planches encore, il rend célèbre la version argentine d’Art (1998), la pièce de Yasmina Reza, par son interprétation aux côtés de Ricardo Darín : l’oeuvre connaît franc succès à Buenos Aires. Il publie en 2016 ses conseils de comédien dans le recueil “Ensayo general. Apuntes sobre el trabajo del actor”, un manuel dédié aux futurs acteurs.

Sur grand écran, vous l’avez sûrement déjà vu dans Les Nouveaux Sauvages (Relatos Salvajes, 2014) où il interprète le rôle du père de famille qui tente de protéger son fils de la responsabilité d’un accident de voiture mortel. En 2016, il est Le Citoyen d’Honneur (El Ciudadano Illustre), un écrivain à succès installé en Espagne, de passage dans son village d’origine de la pampa argentine. Réflexion sur le processus créatif, sur la nature humaine et ses bassesses, le film permet à Martínez d’explorer toute une gamme d’émotions dans son personnage, qui lui vaut le prix du meilleur acteur au Festival de Cinéma de Venise. On le retrouve dernièrement dans Las Grietas de Jara, l’adaptation cinématographique du roman de Claudia Piñeiro (nouvelle garde littéraire) sur un arnaqueur immobilier.

Ne manquez pas de voir : Le Citoyen d’Honneur de Mariano Cohn et Gastón Duprat, 2016

Guillermo Francella, le roi des sketchs et la précision du drame

Célèbre humoriste de télévision, les Argentins l’ont adoré dans La familia Benvenuto puis dans Poné a Francella, une émission de sketchs chaque dimanche dont les “Días de furia” – les saynètes où son personnage perd patience dans des situations quotidiennes – sont devenus cultes.

S’il est difficile pour un argentin de ne pas sourire à la moindre mimique de ce Louis de Funès local, il excelle également dans les rôles dramatiques au cinéma: c’est le cas du père de famille de El Clan (2015), où il joue un respectable fonctionnaire retraité en public, séquestreur impassible en privé. Il est actuellement à l’affiche du dernier film d’Armando Bó, Animal, un thriller psychologique où le héros est confronté à des conflits extrêmes qui le poussent à la limite de son humanité.

Ne manquez pas de voir : El Clan de Pablo Trapero, 2015

Dario Grandinetti, de Rosario à l’Espagne d’Almodóvar

Son visage vous est peut-être familier : Dario Grandinetti est le journaliste de Parle avec elle qui vient fréquemment visiter une torera dans le coma et noue une amitié avec l’infirmier de l’hôpital. Il participe à un autre film d’Almodóvar, Julieta, où il interprète le compagnon de la protagoniste.

Il apparaît également dans les séries télévisées argentines et au théâtre, notamment aux côtés de Cecilia Roth dans Una relación pornográfica (texte de Philippe Blasband). Il appartient au mouvement “Teatro por la identidad” des Grand-mères de la Place de Mai.

Il fait partie de l’excellent casting des Nouveaux Sauvages et apparaît dans la première histoire, celle de l’avion. En 2001, sa carrière est déjà reconnue comme l’une des meilleures du cinéma des années 90 avec un Prix Konex.

Ne manquez pas de voir : Parle avec elle de Pablo Almodóvar, 2002

Federico Luppi, légende argentine

On le retrouve dans les films noirs et de suspense d’Adolfo Aristarain, comme Le temps de la revanche (Tiempo de revancha, 1981) ou Les derniers jours de la victime (Últimos días de la víctima, 1982), thriller où Luppi interprète un tueur à gages qui se retrouve pris dans un engrenage contre lui. Du même réalisateur, avec qui il entretient une relation créative très prolifique, il joue avec Cecila Roth dans Martín (Hache) (1997), un film sur les conflits d’une relation père-fils où le second peine à s’émanciper du nom de son père.

Frederico Luppi dans Cronos (del Toro, 1993)

Il travaille également à Hollywood, auprès du réalisateur méxicain Guillermo del Toro, dans son premier plan Cronos (1993), puis L’épine du diable (El espinazo del diablo, 2001) ainsi qu’une apparition dans Le labyrinthe de Paon (El laberinto del fauno, 2006), deux films se déroulant pendant la guerre d’Espagne.

Luppi obtient de nombreux prix nationaux et internationaux pour ses interprétations. Il détient le record des Condors d’Argent – les Césars argentins – pour meilleur acteur, avec 6 récompenses.

Il s’éteint à 81 ans en 2017, avec une dernière apparition aux côtés de Ricardo Darín, dans Nieve negra.

Ne manquez pas de voir : Martin (Hache) d’Adolfo Aristarain, 1997

Héctor Alterio, parmi les acteurs les plus prolifiques

Avec plus de 150 films au compteur, Héctor Alterio est sans aucun doute un des visages les plus célèbres du cinéma hispanophone. En Argentine, il débute aux côtés des meilleurs réalisateurs de l’époque, comme Leopoldo Torre Nilsson (La maffia, 1971, Los siete locos, 1972). En parallèle, il crée la troupe de théâtre « Nuevo teatro » qui provoque un renouveau de la création théâtrale argentine.

Menacé par le groupe paramilitaire fasciste Triple A dans les annés 70, il s’exile en Espagne, pour s’y installer définitivement. Il n’arrête cependant pas ses collaborations avec son pays d’origine et on le retrouve dans des productions indépendantes, comme En attendant le Messie (Esperando al Mesias, 2000) ou Vies brûlées (Plata quemada, 2000). Il joue également les rôles principaux de quatre films nommés aux Oscars, La trève (La tregua, 1974), Camila (1984), L’histoire officielle (La historia oficial, 1985) avec Norma Aleandro et Le fils de la mariée (El hijo de la novia, 2001).

Héctor Alterio dans Le nid (1980)

Outre-atlantique, on retient particulièrement Le nid (El nido, 1980) de Jaime de Armiñan, l’histoire d’un veuf qui ne peut se déprendre du souvenir de sa femme. Dernièrement, il était applaudi sur les planches du Théâtre des Beaux-Arts de Madrid pour El padre, de Florian Zeller, où il traite à nouveau le sujet de l’Alzeihmer, après Le fils de la mariée. Sa carrière est récompensée en 2004 d’un Goya d’Honneur.

Ne manquez pas de voir : Le fils de la mariée de Juan José Campanella, 2001

Rodrigo de Serna, ascension en mini-séries

L’acteur qui incarne Alberto Granado, le compagnon d’aventures du Che (Gael García Bernal) dans Carnets de Voyage (Diarios de motocicleta, 2004) est un favori des médias argentins.

Il est célèbre pour ses rôles en télévision, comme dans Tiempos Compulsivos (2012), qui dépeint avec humour et dérision un groupe de patients atteints de troubles compulsifs. Son personnage de convaincant mythomane lui vaut  un prix Martín Fierro de meilleur acteur de mini-série.

Rodrigo de Serna dans Diarios de motocicleta (2004)

Il joue également dans Okupas (2000), une série en 11 épisodes sur les délogements de squatteurs dans le Buenos Aires d’avant-crise et El Puntero (2011). Il y incarne le bras droit d’un homme politique qui tente de résoudre les problèmes de son modeste village de la région de Buenos Aires. Récemment, il tient l’affiche de la série de El Lobista (El Trece).

Sur grand écran, on le voit aux côtés d’Oscar Martínez dans le remake argentin d’Intouchables (Inseparables, 2016) mais on le préfère plutôt pour son rôle principal dans Buenos Aires 1977 (Crónica de una fuga, 2006). Ce violent thriller met en scène l’histoire réelle du joueur de foot Claudio Tamburrini, séquestré et torturé sous la dictature militaire. Il partage également l’affiche de Insiders (Cien años de perdón, 2016), un film d’action espagnol sur le braquage d’une banque.

Ne manquez pas de voir : Okupas de Bruno Stagnaro, 2000

Leonardo Sbaraglia, visage du nouveau cinéma argentin

Il débute devant la caméra de Marcelo Piñeyro avec le rôle de Pablo dans Cenizas del Paraíso (1997) aux côtés de Cecilia Roth et Héctor Alterio. Le film reçoit le Goya du meilleur film de langue espagnole et fait connaître l’acteur en Europe. Son succès se confirme avec l’interprétation de Nene dans Vies brûlées (Plata quemada, 2001), du même réalisateur. Inspiré d’un roman de Roberto Piglia, l’histoire relate les aventures de deux braqueurs et amants. Il continue ses collaborations avec Piñeyro dans l’adaptation des Veuves du jeudi (Las viudas de los jueves, 2009), le roman policier de Claudia Piñeiro sur les quartiers sécurisés que nous vous conseillons. (notre liste de 10 livres pour comprendre les Argentins).

Dernièrement, il donnait la réplique à Ricardo Darín dans Nieve negra (2017), le thriller qui se déroule dans le froid de la Patagonie. Comme d’autres acteurs de ce top, il complète le casting des Nouveaux Sauvages en interprétant un des deux automobilistes enragés luttant sur le devenu célèbre pont de la Quebrada de las Conchas dans la région de Salta.

Ne manquez pas de voir : Vies brûlées de Mariano Piñeyro, 2001

Adrián Suar, producteur de comédies à succès

On l’a vu partager l’affiche avec Valeria Bertucelli dans Un novio para mi mujer (2008) et Me casé con un boludo (2016), deux comédies de Juan Taratuto sur les tensions de couple. Dans le même registre, il apparaît aux côtés de Julieta Díaz dans El fútbol o yo (2017), un des films les plus vus au box-office national.

Adrián Suar dans El fútbol o yo (2017)

Suar est un incontournable du monde du cinéma à succès argentin car il crée en 1994 sa maison de production Pol-ka. Il produit de nombreuses séries et mini-séries pour Canal 13 (El Trece) comme Gasoleros (1998-1999), Mujeres Asesinas (2005-2008) ou El Puntero (2011). Il produit également des films, comme le mythique Comodines (1997), un thriller policier aujourd’hui un peu désuet, dont il écrit lui-même le scénario et se partage le rôle principal avec Carlos Calvo.

Ne manquez pas de voir : Comodines, de Jorge Nisco, 1997

Daniel Aráoz, du salon de coiffure à l’humour de télé

Cet ancien coiffeur originaire de Córdoba quitte sa ville natale pour s’installer à Buenos Aires où il commence par des apparitions en télévision dans les émissions de parodie et d’humour. Il noue notamment une amitié avec Roberto Fontanarrosa dont  il produit une adaptation de ses contes pour Canal 7 (2007).

Il devient célèbre avec son rôle principal dans L’Homme d’à côté (El hombre de al lado, 2009) aux côtés de Rafael Spregelburd. Le film retrace un conflit qui va crescendo entre deux voisins aux modes de vie diamétralement opposés.

Daniel Aráoz dans El club de los malditos (2017)

On le retrouve dernièrement dans 27, El club de los malditos (2017), avec Diego Capusotto. Cette comédie se déroule autour du mystérieux décès d’un musicien et se demande pourquoi l’âge fatidique des rockers est si souvent 27. Il incarne un tueur à gages dans la série La última hora (TV Pública, 2018).

Ne manquez pas de voir : L’Homme d’à côté, de Mariano Cohn et Gastón Duprat, 2009

Nahuel Pérez Biscayart, le jeune francophone

Nahuel Pérez Biscayart se révèle en 2005 avec son rôle dans Tatuado, d’Eduardo Raspo. Il obtient le prix de révélation masculine aux Condors d’Argent. On le découvre la même année dans El Aura, sous la caméra de Fabián Bielinksy.

Il participe en 2010 au projet de la chaîne de télévision Telefe Lo que el tiempo nos dejó, mini série de fiction historique à l’occasion du Bicentenaire de l’indépendance de l’Argentine.

Nahuel Pérez Biscayart dans Au revoir là-haut

Puis le réalisateur Benoît Jacquot le fait venir en France où il interprète un rôle muet dans Au fond des bois (2010). Il y apprend la langue puis joue en 2014 dans Je suis à toi de David Lambert. En Argentine quelques mois ensuite il tourne Lulú de Luis Ortega. Mais c’est en 2017 qu’il devient vraiment célèbre grâce à son rôle dans 120 battements par minute, le film de Robert Campillo sur les débuts d’Act Up, qui lui vaut le César de révélation masculine. La même année, il présente Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel, également multi-primé aux Oscars.

Ne manquez pas de voir : 120 battements par minute de Robert Campillo, 2017

Crédits Photo : DR.

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