Dix films argentins pour comprendre les Argentins

La passion du football ? L’art de l’asado ? Quelques pas de tango ? Des clichés qui constituent finalement d’importants éléments de la culture argentine. Et quoi de mieux que les films du cinéma national pour en rendre compte !

Les scénarios s’inspirent souvent de situations sociales réelles, point de départ d’aventures fortes, voire fantastiques ou surréalistes. Le cinéma argentin produit d’excellents thrillers, et n’hésite pas à montrer une violence crue. A l’inverse, le sens de la dérision – et une légère névrose nationale – permettent également aux Argentins d’exceller dans le genre de la comédie (ici notre TOP 10 des manies argentines).

Voici un tour d’horizon de films accessibles dont les éléments vous révèlent des traits saillants des traditions et de l’histoire argentine.

1. La passion du football dans El secreto de sus ojos (2009, Juan José Campanella)

Probablement un des films argentins les plus célèbres outre-atlantique, El secreto de sus ojos (Dans ses yeux en français) raconte l’histoire d’un avocat, interprété par le charismatique Ricardo Darín, qui décide de se replonger sur une affaire d’assassinat 25 ans après. Au delà de l’intrigue très prenante – adaptée du roman Eduardo Sacheri – vous y découvrez que l’adjoint de Darín, Pablo Sandoval joué par Guillermo Francella, est un supporter fanatique de Racing, et que sa passion peut mener à bien des pistes. Vous admirerez le plan-séquence de 5 minutes dans le stade d’Huracán, un des meilleurs stades de foot d’Argentine !

2. La crise économique dans Nueve reinas (2000, Fabián Bielinsky)

Autre célèbre film avec Ricardo Darín dans le rôle principal, Les neuf reines sont des timbres que deux amis cherchent à revendre pour réaliser l’arnaque de leur vie. Tout ne fonctionne pas comme prévu jusqu’à ce qu’un inattendu dénouement renverse la situation. Ce thriller très haletant filmé à petit budget vous balade dans Buenos Aires avec beaucoup de scènes d’extérieur sans figurants ni répétitions. Situé juste avant la crise économique de 2001, le film montre déjà l’atmosphère de débrouille et de petites magouilles si propre à l’Argentine.

3. L’univers des “villas” dans le film Elefante blanco (2012, Pablo Trapero)

Il s’agit d’une co-production hispano-franco-argentine, dirigée par Pablo Trapero, un cinéaste particulièrement intéressé par la société argentine, ses injustices et ses petits arrangements. Le film doit son titre à l’immense bâtiment situé dans la villa 15, le bidonville du quartier de Villa Lugano, et fait référence aux infrastructures institutionnelles –ici un hôpital- dont la construction a été abandonnée en cours de route. Dans Elefante blanco, Ricardo Darín (encore lui !) et Jérémie Renier sont deux hommes d’Eglise qui s’impliquent avec humanité dans les problèmes des habitants de ce quartier. [Disponible sur Netflix Argentine]

4. Les bébés volés et les Grands-Mères de la Place de Mai dans La Historia oficial (1985, Luis Puenzo)

Tout commence par une adoption pendant la dictature militaire. Après 1983, quand le pays ouvre les yeux sur sept ans d’horreur, Alicia prend conscience que tout n’est pas clair autour des affaires de son mari et de l’adoption de leur fille Gaby. Des femmes descendent dans la rue pour réclamer les enfants que le régime leur a enlevés. C’est le début de l’ampleur médiatique pour les Grand-Mères de la Place de Mai, auxquelles le destin d’Alicia et de Gaby sera très lié.

5. Le tango et les quartiers sud dans Sur (1988, Pino Solanas)

En 1983, dans l’Argentine post-dictature, un mari qui sort de prison et sa femme qui l’a attendu pendant cinq ans se retrouvent, mais beaucoup de choses ont changé entre eux. Dans une ambiance quasiment toujours de nuit, aux lumières bleutées, on y découvre le Sud de la ville et le quartier de Barracas, qui a inspiré tant de poètes et de tangos comme la célèbre chanson éponyme d’Aníbal Troilo. Véritable déclaration d’amour à la musique, la bande originale a été créée et jouée par Astor Piazzolla, autre grand nom du genre. [Disponible sur YouTube]

6. L’importance du gâteau d’anniversaire dans Historias mínimas (2002, Carlos Sorín)

Vous êtes déjà passé devant une boulangerie en admirant leurs gâteaux crémeux aux décorations toujours plus créatives (voire kitsch) ? Ici, le gâteau d’anniversaire est un incontournable, et se prépare souvent sur commande. C’est le point de départ de l’histoire de Roberto (Javier Lombardo), un des trois personnages d’Historias mínimas. Le film vous emmène sur les routes de Patagonie, pour vous montrer un autre visage de l’Argentine.

7. Milanesas et chorizos dans El patrón, radiografía de un crimen (2015, Sebastián Schindel)

On connaît tous ce rituel d’aller à la boucherie chercher kilos de milanesas, chorizos et autres pièces idéales pour l’asado (lien article morceaux de viande). Un acte inoffensif, sauf peut-être si vous vous rendez dans l’une des boucheries de Latuada (Luis Ziembrowski). Joaquín Furriel interprète un de ses nouveaux employés : il pense être prêt à tout pour conserver son travail, mais peu à peu son patron se transforme en son pire cauchemar. Un thriller angoissant qui vous fera regarder autrement votre morceau de viande. [Disponible sur Netflix Argentine]

8. L’art de la séduction dans Un novio para mi mujer (film de Juan Taratuto, 2008)

« El Tenso » est marié à Andrea mais ne supporte plus son pessimisme et cherche toutes les stratégies pour pouvoir s’en séparer. Il engage un séducteur professionnel en espérant provoquer la rupture. Valeria Bertuccelli excelle dans son rôle de femme névrosée, grognonne mais très amusante dans cette comédie à l’humour très argentin. [Disponible sur Netflix Argentine]

9. La névrose latente dans No me ama (2011, Martín Piroyansky)

Il s’agit d’un court-métrage de quinze de minutes disponible en ligne (lien Youtube) où Martín Piroyanski – également réalisateur du film « Voley » – part en vacances en Uruguay avec sa petite amie. Seul bémol : il est persuadé qu’elle n’est pas amoureuse de lui. Dans un monologue en voix off, il évoque tous les doutes de la relation de couple et vire quasiment à l’hystérie. Plutôt représentatif de l’anxiété des Argentin(e)s quand il s’agit de sentiments, ce court est également un bon moyen de se familiariser avec l’argot rioplatense.

10. L’art du chamuyo dans Los Simuladores (2002-2003, Damián Szifrón)

Si le nom Damián Szifrón vous dit quelque chose, c’est normal : il a réalisé Relatos Salvajes (Les Nouveaux Sauvages), le plus gros succès argentin dans le pays et à l’international. Il est aussi très reconnu pour sa série Los Simuladores. Quatre associés sont spécialisés dans la résolution de problèmes pour des personnes lambda à travers l’organisation de supercheries complexes. Le sens du business et l’art de l’esbroufe des personnages devenus cultes montrent que cette série n’aurait pas pu naître dans un autre pays ! Après les deux saisons, un film a été promis même s’il n’a pas encore été écrit. [Disponible sur Netflix Argentine]

Crédits Photo : DR.

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