Grand carrefour de civilisations, Buenos Aires a connu une transformation sans précédent à partir des années 1880 jusqu’à nos jours. Entre curiosité, Culture et Histoire, MABA Blog revient sur « le pourquoi du comment » la Capitale Argentine s’est inspirée de celle de la France au niveau architectural.
Les rues étroites de Buenos Aires inspirées de l’époque coloniale lui donnent, selon le guide Baedeker du début du XXe siècle, « l’aspect d’une vaste prison, où un monde pléthorique se noie, ne peut marcher ni étendre les bras, ni respirer, parce que s’il essaie, le trottoir lui manquera sous les pieds, où il se fera écraser. Les femmes n’osent pas sortir et sont attaquées d’obésité. Sur la grande place de la Victoire, encombrée par les boutiques délabrées de la Recova, flottent des odeurs indignes d’une ville moderne ».
Cependant, les personnes les plus fortunées commencent à voir émerger le potentiel de la ville. Elles font bâtir des hôtels particuliers, que l’on pourrait comparer à ceux du parc Monceau à Paris. Nous pouvons citer, entre autre, René Sergent, l’architecte français de l’hôtel Camondo à Paris qui a construit le splendide hôtel Errazuriz (aujourd’hui, Musée de l’Art décoratif). Lorsque l’on entre dans celui-ci, toutes les pièces sont meublées de façon complètement différente, on passe du style Renaissance à Napoléon 1er. Le salon Louis XVI est décoré avec des boiseries venant de Paris, plus précisément de l’hôtel Le Tellier. Il possède aussi une galerie de très beaux tableaux de peintres espagnols mais aussi français comme Fragonard, Corot, Greuze, Manet ou encore Vigée-Lebrun.
D’autres exemples peuvent être cités tels que le Palais Ortiz (aujourd’hui démoli) mais aussi le palais de la famille Paz. Tous ces lieux ont une architecture qui dénote à Buenos Aires et qui pourraient largement rivaliser avec les Hôtels Particuliers des plus grandes villes du monde telles que Paris ou encore New York.
Mais pourquoi une telle obsession envers l’architecture française ? Au milieu du XIXe siècle les Argentins décident de reconstruire Buenos Aires, une ville sous-développée comme le décrivait le guide Baedeker, afin de faire une ville « aussi bien que Paris voire même encore plus classe ». Le tournant se joue en 1884, quand le Congrès de la République, sous l’autorité du président Don Torcuato de Alvear, donne l’autorisation pour le tracé de l’Avenida de Mayo qui relie les places de Mayo et du Congreso. Un Buenos Aires moderne et moderniste commence à voir le jour.
Don Torcuato de Alvear fait parti de la très haute bourgeoisie de Buenos Aires et peut donc très facilement prendre des décisions concernant cette ville et son expansion causée par l’arrivée importante d’émigrés européens. Il désire changer l’image de Buenos Aires, lui ôter son aspect colonial espagnol pour la rendre beaucoup plus moderne et surtout faire un tracé à la « Haussmann ». Onze ans plus tard, la période du baron Haussmann à Paris s’étendant de 1853 à 1869, Don Torcuato de Alvear, devient le nouveau « Haussmann de Buenos Aires » de 1880 à 1887.
Obsédé par l’œuvre de cet homme, Buenos Aires deviendra en un siècle le «Petit Paris » de l’Amérique du Sud…
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Mon Appartement à Buenos Aires, MABA pour les intimes, est une entreprise de location temporaire française. Installés à Buenos Aires depuis 2007, c’est avec grand plaisir que nous vous faisons partager notre expérience à Buenos Aires à travers notre blog: Mon Aventure à Buenos Aires. Entre bons plans, faits culturels et instants culture générale, nous espérons vous aider à écrire votre propre Aventure à Buenos Aires !