Une fois passé les douanes argentines d’Ezeiza ou Aeroparque, vous entrez officiellement à Buenos Aires. Avec plusieurs années d’espagnol en tête ou pas, notez qu’ici on ne parle justement pas español mais castellano. Oubliez donc tout ce que vous avez appris depuis la quatrième et mémorisez le petit cours de vocabulaire que vous propose aujourd’hui MABA car le dialecte des porteños, appelé lunfardo, c’est tout un art.
Un peu d’histoire:
Selon les sources, le lunfardo est apparu à Buenos Aires en même temps que l’arrivée des immigrants italiens au 19ème siècle. Employé exclusivement par les individus de classes sociales inférieures au début, le lunfardo s’est largement diffusé et est aujourd’hui communément utilisé.
Les 10 commandements du bon porteño :
- Par « ch » les « ll » et « y » tu remplaceras.
C’est certainement la première chose qui vous a sauté aux oreilles : le son « ye » n’existe pas ici. Ce ne sont que des « ch ».
Exemple : Me llamo se prononce me chamo / Viene la lluvia se dit viene la chuvia.
Au début, c’est difficile mais une fois votre oreille adaptée tout ira mieux !
- Vouvoiement, tu oublieras.
Enlevez-vous de la tête le usted. Ici, le tutoiement est roi. Par contre, on ne dira pas tú mais vos, comme on ne dira pas contigo mais con vos. À tout le monde, votre boss, votre prof, votre boucher de quartier, votre médecin, votre primeur du coin de la rue. Envers tout le monde. Mais pas envers une personne âgée.
- Che, à chaque phrase tu placeras.
Rien de plus porteño que le « Che ». Qui veut tout dire et ne rien dire à la fois. Vous pourrez le placer en début comme en fin de phrase sans que celle-ci ne change de sens. Il n’existe aucune règle grammaticale pour l’emploi de ce mot magique.
Exemple : Che, que frio que hace ! Que frio que hace, che !
- Boludo, boluda, tes proches tu appeleras.
Tout aussi affectueux qu’insultant selon le ton de votre voix, vous pourrez l’employer envers votre meilleur ami comme envers votre pire ennemi. Tout dépend vraiment du contexte. À ne pas utiliser envers une fille que vous tentez de séduire ni envers votre petit-copain. Ce serait mal approprié.
Les traductions varient : imbéciles, petit con, idiot, vous voyez le genre.
Et si vous souhaitez être vraiment insultant et agressif : pelotudo/pelotuda seront vos meilleurs atouts. Ils équivalent à notre connard/connasse.
- En colectivo, tu te déplaceras.
Buenos Aires est une ville immense, vous ne pourrez pas faire toutes les distances à pieds ou à vélo. Alors le bus vous utiliserez.
Attention, il y a tout un mode d’emploi à connaître pour se déplacer en transport en commun à Buenos Aires.
- Italiocastellano, tu parleras.
Tout comme le français qui empreinte des mots à l’anglais, ici on mélange le castellano à l’italien. Parce que tous les argentins ont au moins à arrière-grand-père italien.
Donc au laburo tu iras et non au trabajo et par ciao tu termineras une conversation plutôt que par adíos.
- Buena onda, tu auras.
Buenos Aires et même l’Argentine dans son ensemble est connue pour sa buena onda, sa bonne humeur. Les gens sont aimables, serviables et gentils. Ce n’est pas le pays des Bisounours non plus, mais ici, les problèmes se laissent à la maison pour faire place à un optimisme et des sourires contagieux.
- Ahora, tu arriveras.
La ponctualité n’existe pas. Il est normal de recevoir un message, d’une personne que vous êtes supposé voir dans 5 minutes, qui dit « Ahora llego. » (qu’on traduirait par « j’arrive tout de suite. »). Vous pouvez être sûr que cette personne est encore chez elle, peut-être sur le point de sortir, peut-être encore au lit. Sinon elle vous aurait dit « Aca estoy » (« Je suis là. » Bien qu’elle ne soit pas encore vraiment là, mais à proximité en tout cas.) Ici, ahora ne veut pas dire maintenant mais bientôt.
- Au boliche, tu te trémousseras.
Ici on ne va pas à la discoteca mais au boliche. C’est donc au boliche que tu iras te déhancher sur de la cumbia, du reggaetón ou de l’électro. Ne surtout pas s’étonner si vous y arrivez avant minuit et que vous retrouvez seul sur la piste de danse. On ne sort que vers 3h ici.
- De maté, tu t’abreuveras.
Mais que transportent-ils tous dans ce thermos plaqués contre leur torse ? Et ce bol en bois de forme bizarre qu’est-ce que c’est ? Quelle est donc cette boisson qu’ils boivent à longueur de journée ? Et pourquoi boivent-ils tous de la même paille métallique ? Toutes les réponses et bien plus encore sur Le maté ou l’élixir de vie argentin.
Vocabulaire Lunfardo
Et parce que même avec ces 10 commandements capitaux en tête vous ne serez pas encore de véritable porteño, MABA vous a concocté une liste de vocabulaire du lunfardo.
Sos: tu es
Capaz : p’têtre
Capital : Buenos Aires (Bs As)
Chamuyero/a : beau parleur, charlatan
Garpa: pagar en verlan, soit payer
Cheto/a : riche, snob (français)
Copado/a : cool
Mina – Piba/e – Chabon/a : meuf/ mec
Viejo/vieja : père/mère
Mira vos : tiens donc !
Quilombo : bordel, au sens foutoir
Pucho : clope
Joya : génial
Luca : mille pesos
Palo : un million de pesos
Gamba : cent pesos
Micro : bus de longue distance
Subte : métro
Hincha : le supporter
Facturas : viennoiseries
Malla : maillot de bain
Bondi: bus
Flashar: se faire des films
Morfar/ Clavarse: s’empiffrer
Guita/Mango: thune
Cagarla: tout faire foirer
Bancar/Aguantar: supporter, soutenir
Fiaca: flemme
Trucho: faux
Chupar: boire comme un trou
Posta: sérieux, vraiment
Piolo/a: super
Zafar: échapper à une situation (exemple: un camion manque de vous éclabousser en passant sur une flaque d’eau. On vous dira “La zafaste.”.)
Cargar/ Tomarse el pelo: charier
Crédits Photo : DR.
Mon Appartement à Buenos Aires, MABA pour les intimes, est une entreprise de location temporaire française. Installés à Buenos Aires depuis plus d’une dizaine d’années, c’est avec grand plaisir que nous vous faisons partager notre expérience à Buenos Aires à travers notre blog: Mon Aventure à Buenos Aires. Entre bons plans, faits culturels et instants culture générale, nous espérons vous aider à écrire votre propre Aventure à Buenos Aires !