Tout droit venue des Caraïbes, la cumbia a conquis l’Argentine jusqu’à devenir un incontournable de la musique nationale. Syncrétisme des rythmes indiens et africains, aux influences ibériques, elle est une invitation à danser et à faire la fête, ce qui explique sa rapide expansion dans la société.
La cumbia s’écoute dans autant d’endroits que les styles qui la composent. A ses origines dans les années 50, elle est tropicale, caribéenne et jamais chantée. Sa mélodie entêtante de tambours et de maracas est principalement jouée par des orchestres. En Argentine, la musique arrive par des groupes comme les Wawacosou encore les Charros. Leur succès repose sur l’instrument phare de la cumbia : le guiro, ce cylindre en bois ou métallique qui donne le son si spécifique du genre.
Sans cesse réinventée, la cumbia devient rapidement la musique la plus populaire d’Amérique latine. Avec Gilda, chanteuse emblématique des années 90, la cumbia séduit l’Argentine et s’ancre dans la culture populaire avec ses tubes “No me arrepiento de este amor”, “Fuiste”, “Corazón valiente”. Récemment immortalisée au cinéma par Natalia Oreiro dans le film éponyme, Gilda est un mythe de la cumbia argentine.
Dans les années 2000, dans un pays touché par la crise, le style se développe dans les zones les plus défavorisées du pays: la cumbia villera naît du mélange entre les rythmes caribéens et les sons du synthétiseur. C’est alors que la cumbia entre aussi dans les populares des stades de foot. Aujourd’hui, la cumbia villera persiste et s’embourgeoise: il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre Pablo Lescano, leader du groupe Damas Gratis, mixer dans les boîtes de nuit de Palermo, comme le Groove ou le Palermo Club.
S’il a souvent été méprisé, le genre regagne ses galons grâce à l’émergence de groupes qui revendiquent un retour aux sources du rythme tropical tout en y ajoutant des touches contemporaines. Les fans de cumbia ont d’ailleurs leur grand-messe à Buenos Aires: tous les mois, l’Abrazo Cumbiero réunit au Centre Culturel Matienzo les groupes qui ont fait renaître la cumbia dans la nuit porteña.
Parmi eux, les orchestres de La Delio Valdez ou Sonora Marta La Reina revisitent la cumbia colombienne, les filles de Kumbia Queers lui donnent un ton punk et électronique, Luz Buena propose une version festive sur la scène émergente porteña, Marta Te Amo mêle jazz et guiro. En France, on connaît bien La Yegros, chanteuse de cumbia chicha psychédélique.
Si la cumbia est si populaire, c’est bien parce qu’elle traite de thèmes qui parlent à tous : la fête, l’amour, et…la cumbia ! Pour ceux qui la jouent comme pour ceux qui l’écoutent, il n’y a pas de plaisir plus grand que de célébrer la passion et la joie propres à cette musique.
Quand : Tous les vendredis, la “Mágica, fiesta de cumbia”
Prix : $$$
Crédits Photo : DR.
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